Chers membres de la Région Ouest,

La négociation du Secteur Laurentien vient tout juste de se conclure, et l’encre des signatures n’est pas encore sèche que la direction de Vidéotron commence déjà à placer ses pions pour la prochaine négociation qui nous attend, avec l’échéance de notre convention collective prévue pour le 31 décembre 2025.

Il serait naïf de croire qu’il est anodin que Vidéotron ait envoyé un communiqué directement aux membres de la Région Ouest concernant le résultat de la négociation du Secteur Laurentien à Gatineau, et ce, le jour même de la signature de la convention collective!

Et encore, il faut relativiser l’emploi du mot « résultat ». Car ce qui vous a été présenté comme étant le résultat de la négociation n’est ni la perspective réelle du Syndicat, ni celle de Vidéotron. Non, il s’agit plutôt de la version que Vidéotron souhaite que ses employé(e)s de la Région Ouest retiennent! C’est ce que l’on appelle le contrôle, voire la manipulation de l’information.

Soyons clairs, si Vidéotron avait agi de bonne foi, c’est un portrait global et fidèle des résultats qu’il aurait partagé. Pourquoi transmettre des demi-vérités, si ce n’est pour influencer votre opinion concernant la prochaine négociation dans un peu plus d’un an?

Si Vidéotron avait vraiment voulu communiquer le résultat de la négociation de Gatineau, le contenu de son communiqué aurait été bien différent! Il aurait notamment dû inclure plusieurs éléments négociés en faveur des membres, en contrepartie de certaines concessions importantes faites au profit de Vidéotron. Le tableau ci-dessous résume de façon claire ce que le Syndicat a dû concéder et ce qu’il a obtenu en retour. Il est essentiel de garder à l’esprit que chaque décision du Comité de négociation syndical a été prise dans l’objectif de ramener au travail le plus rapidement possible nos 214 collègues de Gatineau, mis en lock-out par les mêmes personnes qui ont signé le communiqué du 8 octobre dernier.

Concessions au profit de Vidéotron :

• Sous-traitance à 90 % dans les CCC de Gatineau
• Suppression de ± 50 postes syndiqués
• Flexibilité dans l’affichage des postes (article 27)
• Maintien des assurances collectives identiques à celles de la Région Ouest
• Clauses visant à accélérer le traitement des griefs et arbitrages
• Réductions des droits des travailleuses et travailleurs et de la liberté d’action syndicale
• Retrait de trois griefs d’ingérence et de la plainte CCRI 2018
• Prolongation de la convention collective jusqu’au 31 août 2027
• Introduction de nouvelles lettres d’entente
• Renouvellement de plusieurs lettres d’entente existantes

Conditions négociées par le Syndicat :

• Prime forfaitaire de 5 %
• Bonification de la prime de service d’attente
• Nouvelle clause de sécurité d’emploi
• Banque de vacances complète au 1er mai 2025
• Horaire de jour du lundi au vendredi pour les employés à temps plein dans les CCC
• Protection du régime de retraite
• Implantation d’un horaire de 4 jours dans les CCC de Gatineau
• Protection du service VIP
• Affichage de cinq postes SAC/Communication avec priorité à Gatineau
• Annulation des suspensions et congédiements survenus pendant le lock-out
• Renouvellement de plusieurs lettres d’entente
• Quittance complète et finale des recours en lien avec le lock-out
• Réduction des samedis pour la QT – Comité de travail
• Introduction de la médiation arbitrale

N.B. : Il est important de comprendre que les tableaux ci-dessus représentent un résumé des résultats de la négociation. La quantité d’éléments présents dans ces tableaux ne reflète pas directement l’importance des gains ou des concessions faites.

D’autre part, si Vidéotron avait réellement voulu informer objectivement sur les résultats de la négociation, il n’aurait pas ajouté des messages de propagande, insinuant par exemple que la négociation aurait pu se conclure plus rapidement. La vérité, c’est que Vidéotron a choisi de décréter un lock-out, économisant ainsi sur le dos des travailleuses et travailleurs, et les prenant en otage. Vidéotron avait donc le plein contrôle de la durée du conflit! À aucun moment avant le lock-out, le Syndicat n’avait évoqué une grève; au contraire, nous avons tout fait pour négocier de bonne foi, ce qui n’était clairement pas l’intention de Vidéotron dès le départ. Les premiers signes d’ouverture de Vidéotron ne sont apparus qu’en septembre 2024, quelques jours avant la conclusion de l’entente de principe.

Toujours dans cet esprit, si Vidéotron avait réellement souhaité communiquer les résultats de la négociation de Gatineau, il n’aurait pas cherché à nous faire croire qu’il entretient de « saines relations de travail » avec la plupart de ses syndicats. Le roi des lock-outs, ce n’est pas le SEVL-SCFP-2815 qui l’a inventé ! Les conflits de travail chez Québecor sont bien connus et documentés, touchant plusieurs syndicats au fil des ans. Vidéotron carbure aux conflits et aux relations de travail tendues, et pour eux, « saines relations de travail » signifie imposer sa volonté, même en présence d’une convention collective.

Alors, quel est le véritable objectif de Vidéotron sinon d’influencer l’opinion de ses employé(e)s en manipulant l’information? Est-ce pour nous faire peur? Nous intimider? Cela s’apparente à de l’ingérence syndicale, comme ils l’ont fait à maintes reprises avant une ronde de négociation. La vieille recette est bien connue dans la grande famille Québecor/Vidéotron : « Diviser pour mieux régner. »

Comme vous pouvez le constater, la manipulation de l’information a déjà commencé. Mais soyez assurés que nous serons là pour rétablir les faits et corriger les demi-vérités véhiculées par Vidéotron dans ses tentatives de contrôler l’information.

En conclusion, cette dernière négociation reflète une attaque directe contre le syndicalisme et les droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs. Et qu’on se le tienne pour dit, Vidéotron a déjà confirmé dès novembre 2023 que son cahier de demandes sera identique pour la Région Ouest en 2026. C’est à nous de nous serrer les coudes dès maintenant.

N.B. : Le Syndicat est bien conscient que la santé financière de Vidéotron et son positionnement avantageux sur le marché des télécommunications sont dans l’intérêt de tous, y compris des membres. Dans ce contexte, le Syndicat a souvent tendu la main à Vidéotron pour agir comme partenaire dans les changements techniques, technologiques et structurels. Cela aurait pu établir un lien de confiance et contribuer à instaurer de saines relations de travail. Malheureusement, Vidéotron a toujours refusé cette approche, préférant mettre le Syndicat devant les faits accomplis, sauf dans quelques rares situations d’urgence où il était contraint de coopérer.

Pour tout commentaire ou toute question en lien avec ce communiqué, veuillez nous écrire à l’adresse suivante:

info@sevl2815.com

Solidairement,

Nick Mingione, président

Syndicat des Employé(e)s de Vidéotron Ltée SEVL-SCFP-2815

Depuis 2013, la Journée du chandail orange, observée le 30 septembre, a pris une signification particulière pour commémorer l’histoire de Phyllis (Jack) Webstad, survivante des pensionnats autochtones. Cette journée, empreinte de mémoire et de solidarité, est devenue un moment privilégié pour honorer toutes les victimes de ces pensionnats et pour rappeler les atrocités commises dans ces établissements. Depuis 2021, cette date est également reconnue comme la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, une initiative qui souligne l’importance du respect, de la reconnaissance et du dialogue avec les peuples autochtones.

Phyllis Webstad, membre de la Première Nation Stswecem’c Xgat’tem, porte en elle une histoire puissante et bouleversante. Alors qu’elle était enfant, sa grand-mère lui a offert un chandail orange tout neuf pour son premier jour dans un pensionnat en Colombie-Britannique. Mais ce vêtement, symbole d’amour et de fierté, lui a été retiré et détruit dès son arrivée. Cet acte brutal reflétait l’objectif des pensionnats : effacer l’identité et la culture autochtones au profit de l’assimilation coloniale. Le chandail orange de Phyllis est devenu depuis un symbole poignant de cette histoire et de la résilience des peuples autochtones.

En 2021, le gouvernement fédéral a officialisé le 30 septembre comme la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Ce jour férié fédéral représente une étape cruciale dans le processus de réconciliation, répondant aux appels de la Commission de vérité et réconciliation du Canada et des peuples autochtones. C’est une occasion pour tous les Canadiens et Canadiennes de réfléchir aux séquelles laissées par les pensionnats et de s’engager dans une démarche de réparation et de compréhension.

La plupart des membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) œuvrent dans des secteurs de compétence provinciale ou territoriale. Dans certains territoires et provinces, le 30 septembre a été reconnu comme un jour férié, tandis que dans d’autres, la journée est soulignée autrement. Pour les travailleuses et travailleurs des secteurs sous réglementation fédérale, dont celles et ceux de Vidéotron, le 30 septembre devrait être un jour férié payé. Toutefois, en raison du nombre déjà plus élevé de jours fériés par rapport aux normes fédérales, cette reconnaissance n’a pas encore été étendue. Cela ne diminue en rien l’importance de cette journée, ni le besoin de prendre le temps de réfléchir et d’honorer les vies et cultures touchées par le système des pensionnats.

Les découvertes récentes de tombes anonymes près des anciens pensionnats rappellent continuellement la douleur et la souffrance causées par ces institutions. Le SEVL-SCFP-2815 tient à exprimer toute sa solidarité envers les communautés autochtones endeuillées par ces pertes incommensurables. Il est essentiel de se tenir aux côtés de celles et ceux qui continuent à porter le poids de cette histoire et de travailler ensemble pour un avenir fondé sur la justice, l’égalité et le respect mutuel.

Pour plus de détails et pour comprendre les actions entreprises en cette journée de réconciliation, veuillez consulter le document suivant : Guide du SCFP sur la négociation d’une clause faisant de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.

Ensemble, honorons la mémoire, reconnaissons la vérité, et construisons une réconciliation durable.