Médiation : la suite
Consœurs, Confrères,
L’Employeur et le Comité de négociation se sont rencontrés les 7 et 9 février dernier. Les partis ont continué leurs échanges, mais sans avoir réussi à s’entendre sur les principaux enjeux.
L’Employeur justifie ses demandes sans argument autre que celui-ci : « C’est ça que nous voulons! ». Il veut que nous payions davantage pour nos assurances, pour notre fonds de pension et pour notre Syndicat, tout en empochant les économies qu’il fait avec la sous-traitance. Comme vous le savez déjà, ce dernier nous demande d’accepter de la sous-traitance illimitée. En retour, il est incapable de nous expliquer ce que cela veut dire, pourtant il offre à ses clients l’internet illimité. Il est incapable de nous confirmer qu’il protégera les emplois actuels, incapable de garantir qu’il remplacera les départs, incapable de nous confirmer que nous allons participer à des formations sur les nouvelles technologies à venir. Bref, il est incapable de nous garantir la survie de nos emplois ainsi que de notre futur, car selon lui, tout est causé par « la pénurie de main-d’œuvre ».
Mais comment expliquer ou comprendre qu’un sous-traitant peut trouver des travailleuses et travailleurs pour accomplir nos tâches? Faut-il comprendre que nos conditions de travail, soi-disant très avantageuses et que l’Employeur veut réduire, ne sont finalement pas aussi attrayantes pour les nouveaux employé(e)s? Les exigences d’embauche, le salaire d’entrée et le style de gestion de Vidéotron ne sont certainement pas étrangers à la difficulté de recrutement. L’Employeur a un réel examen de conscience à faire. En revanche, il est vrai qu’il est plus facile aux yeux de l’Employeur de sous-traiter l’embauche, surtout à l’extérieur du pays, en faisant d’énorme économie sur le dos de travailleurs vulnérables.
Restons ouverts et cheminons dans la proposition patronale d’une sous-traitance sans limite où tous les développements futurs se feront à l’externe, sans possibilité pour les employé(e)s de chez Vidéotron d’y avoir accès. Poussons plus loin le scénario proposé, est-ce que Vidéotron va devenir une coquille vide opérant au Québec, mais n’ayant plus d’employé(e)s syndiqués sur son territoire? Nous n’avons pas de boule de cristal, cependant il est facile de comprendre que l’Employeur, au nom de la flexibilité, veut réduire au minimum le nombre d’employé(e)s syndiqués. Vous comprendrez qu’il est essentiel d’obtenir des garanties d’emploi ainsi qu’une amélioration significative de nos conditions de travail.
Une négociation qui a pour objectifs des coupures, des récupérations et des économies sur notre dos, force les partis à s’éloigner l’un de l’autre, laisse place à un durcissement de leurs positions et ouvre une porte vers la confrontation. Nos enjeux sont clairs : la protection de nos acquis et une redistribution des économies que l’Employeur a fait depuis le début de la pandémie. Nous avons le droit d’exiger des conditions de travail à la hauteur des états financiers de Vidéotron.
Soyez rassurés que nous allons continuer les échanges les 16 et le 17 février prochain. De plus, nous allons demander d’autres dates de rencontre. Il est à noter que selon l’Employeur, la date butoir permettant aux partis d’acquérir respectivement le droit de grève ou de lock-out est le 19 février 2023.
Le temps est venu d’assumer nos revendications, d’endosser et de supporter votre Comité de négociation. Pour ce faire nous vous demandons de vous mobiliser derrière nos objectifs communs. Je vous invite donc à consulter les communications sur notre négo pour élaborer un slogan rassembleur et mobilisateur à la hauteur de nos attentes. Veuillez envoyer votre slogan avant le 28 février prochain à l’adresse courriel suivante :
Solidairement,
Votre Comité de négociation du SEVL-SCFP-2815
Nick Mingione, Stéphanie Maher, Nicolas Garneau, Marc Tomaro et Chrystine Montplaisir