Complément aux demi-vérités de Vidéotron
Au cours des derniers mois, vous avez certainement remarqué plusieurs échanges de communiqués entre Vidéotron et le Syndicat. De toute évidence, il semble que l’Employeur consacre beaucoup plus de temps à rédiger des communiqués qu’à négocier! Une chose demeure constante dans les deux cas : les demi-vérités.
Tout d’abord, si notre dernier communiqué comptait quatre pages, c’est parce que plusieurs déclarations et comportements de Vidéotron et de son porte-parole méritaient d’être recadrés. Celui-ci en contient deux (2) pour les mêmes raisons.
À titre d’exemple, Vidéotron mentionne avoir renouvelé une cinquantaine de conventions collectives au cours des 15 dernières années. L’auteur oublie de mentionner que sept (7) de ces ententes ont été conclues avec le SEVL-SCFP-2815. L’auteur omet également de rappeler que le SEVL-SCFP-2815 a conclu de nombreuses ententes particulières depuis le lock-out de 2002 afin de favoriser la croissance de Vidéotron dans le marché des télécommunications, dont la plus récente en 2021, signée par un certain Martin Dalpé, Directeur des relations de travail. De plus, que Québecor – Vidéotron estime que ses relations de travail sont bonnes, c’est une chose, mais il serait pertinent de poser la question aux différents syndicats concernés.
D’autre part, certains pourraient considérer qu’il est carrément indécent de citer en exemple les ententes conclues chez TVA en février dernier. Le responsable des relations de travail omet de mentionner qu’il avait menacé le Syndicat de TVA d’un lock-out quelques jours auparavant et que les employé(e)s concernés avaient le choix entre une indemnité de départ ou une mise à pied. En d’autres termes, bien que les enjeux soient différents, les dossiers de TVA et de nos collègues de Vidéotron à Gatineau ont un point en commun : un employeur qui prend ses membres en otage et joue la carte de l’intimidation avec des ultimatums et des menaces.
En ce qui concerne la situation de nos collègues de Gatineau, mis en lock-out et pris en otage par Vidéotron depuis le 30 octobre dernier, il est important de préciser, et surtout de rappeler à l’Employeur, que rien n’est réglé tant qu’une entente globale n’aura pas été conclue entre les parties. Qui plus est, Vidéotron affirme que 95 % de la négociation est réglée… en omettant de mentionner qu’il s’agit uniquement de ses demandes! Pour l’instant, toutes les demandes du Syndicat ont été refusées par l’Employeur. Dans ce contexte, tous les scénarios sont envisagés, y compris un recul du Syndicat sur toutes les demandes patronales.
Lorsque Vidéotron évoque les enjeux liés aux griefs et aux libérations syndicales, il ne parle encore qu’à partir de sa propre perspective, mentionnant que c’est onéreux, inefficace et ne sert pas les intérêts des employé(e)s. Soyons clairs : les demandes de Vidéotron à ce sujet sont clairement des attaques contre le devoir de représentation du Syndicat et les droits des travailleuses et travailleurs. Il est essentiel que le Syndicat conserve sa liberté d’action syndicale, notamment pour accompagner ses membres dans le besoin, faire valoir leurs droits, négocier les conditions de travail et faire respecter la convention collective. Quant aux coûts associés à l’action syndicale, il est particulièrement important de préciser que le Syndicat assume sa juste part. Et comble de l’incohérence, ou à tout le moins d’un manque de rigueur de Vidéotron, depuis 2021, Vidéotron a cessé de facturer le Syndicat pour les libérations associées à celui-ci, et ce, malgré plusieurs rappels cordiaux. Comment expliquer cela? Étrange, venant d’une organisation qui a l’habitude de rechercher les économies en grattant les fonds de tiroirs.
Et pour le bénéfice de tous, l’intimidation consiste à décréter un lock-out, prendre en otage ses propres employé(e)s de Gatineau pour intimider ceux et celles de Montréal et refuser de négocier de bonne foi, en faisant preuve d’intransigeance et de mépris envers ses vis-à-vis. Quant aux campagnes de salissage, outre les 50 renouvellements de conventions collectives des 15 dernières années chez Québecor, rappelons également un lock-out chez Vidéotron en 2002, un lock-out au Journal de Québec en 2007, un lock-out au Journal de Montréal en 2010, et enfin, un autre lock-out chez Vidéotron à Gatineau en 2023. Ces événements sont des faits et témoignent clairement du comportement délinquant de Québecor et de Vidéotron en matière de relations de travail. Encore une fois, des demi-vérités.
Nous croyons que ces précisions sont importantes afin d’éviter toute forme de désinformation et/ou manipulation de l’information.
Rencontre avec le Ministre fédéral du Travail et député de Gatineau, Steven MacKinnon, le 9 août dernier
Le Syndicat vous confirme sa rencontre avec le député de Gatineau et Ministre du Travail, Steven MacKinnon. Vous pourrez lire notre communiqué de presse disponible en cliquant ici!
Nous croyons important de partager que le Syndicat est ressorti de cette rencontre satisfait des échanges et encouragé par l’accueil humain et l’écoute empathique du Ministre.
Malgré ce qui précède, et qui devait être recadré, le Syndicat demeure encouragé par l’intervention du Ministre MacKinnon auprès des deux (2) parties (vous pourrez lire le communiqué de presse de Vidéotron en version anglaise seulement (disponible en cliquant ici) ainsi que leur dernière communication du 1er août dernier (disponible en cliquant ici)) et souhaite ardemment la reprise imminente des échanges entre les parties, accompagnée d’une réelle intention de négocier. D’ailleurs, le Comité de négociation pour le Secteur Laurentien (Gatineau) a tout mis en œuvre en ce sens en se réunissant les 10 juillet et 5 août derniers au Service fédéral de médiation et conciliation (SFMC) afin d’explorer différentes alternatives pouvant potentiellement relancer la négociation. Le Comité s’est d’ailleurs réuni à nouveau le 12 août afin de poursuivre ses réflexions, et nous espérons toujours la reprise des discussions à la table de négociation, menant à une entente respectueuse des véritables enjeux des parties.
Solidairement,
Nick Mingione, président
Syndicat des Employé(e)s de Vidéotron Ltée SEVL-SCFP-2815